LEXIQUE DU THÉÂTRE

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N O P Q R S T U V

A

Acte
Division externe de la pièce en parties d'importance sensiblement égale, en fonction du déroulement de l'action. Pavis 1987, p. 25-27.

Acte de langage
Unité de parole définie dans sa capacité d'influencer ou d'orienter l'agir. L'énoncé est : locutoire en ce qu'il est une prise de parole, production d'une séquence verbale sonore et organisée; illocutoire quand il établit ses conditions de réception et influence les relations entre participants; perlocutoire quand il indique l'effet recherché. On peut le qualifier, dans l'un ou l'autre cas, comme : représentatif ou constatif (soit expositif, soit verdictif); impératif ou directif; promissif; expressif; décisif ou déclaratif. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 84; Maingueneau 1996, p. 10.

Agon
Dialogue et conflit des ennemis qui forment le coeur de la pièce. Pavis 1987, p. 34.

Alexandrin
Vers français de douze syllabes. Robert 1991.

Allitération
Répétition, dans une suite de mots (ex. : dans un vers), d'une ou de plusieurs consonnes initiales ou intérieures. Robert 1991.

Antagoniste
Personnage en opposition ou en conflit. Pavis 1987, p. 39.

Antihéros
Personnage principal ne correspondant pas aux caractéristiques ou aux valeurs du héros traditionnel (ex. : Joseph, dans Un simple soldat, de Marcel Dubé). Robert 1991.

Antonomase
Figure de style qui remplace le nom d'un personnage par une périphrase ou par un nom commun qui le caractérise (ex. : l'homme aux rubans verts , pour Alceste, dans Le Misanthrope de Molière). Pavis 1987, p. 44.

Aparté
Mot ou parole que l'acteur dit à part soi (et que le spectateur seul est censé entendre). Robert 1991.

Aphorisme
Formule résumant un point de science, de morale. Robert 1991.

Archétype
Ensemble de dispositions acquises et universelles de l'imaginaire humain. Réseau de mythes ayant leur origine dans une vision collective. Pavis 1987, p. 46-47.

Archiénonciateur
Qui ordonne un réseau de paroles, sans nécessairement adopter le point de vue particulier de l'un des énonciateurs. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 82.

Argument
Résumé de l'histoire que la pièce met en scène. Pavis 1987, p. 47. On parle également d'un argument de ballet.

Arlequinade
Pièce, avec ou sans paroles, ayant Arlequin pour personnage central. Il peut s'agir de la réécriture d'une pièce connue, comme Dom Juan, dont une version, Le Festin de pierre, attribue à Arlequin le rôle du valet. Cette version a été présentée à Québec en 1765. Robert 1991; Corvin 1991, p. 109.

Assonance
Répétition du même son, spécialement de la voyelle accentuée à la fin de chaque vers (ex. : belle et rêve). Robert 1991.

Attente
Attitude d'expectative du public, reposant surtout, par anticipation, sur la conclusion et la résolution finale des conflits. L'horizon d'attente est l'ensemble des expectatives. Pavis 1987, p. 51-52.

Avant-scène
Partie de la scène comprise entre la rampe et le cadre de scène. Bouchard 1878, p. 30-31. Corvin 1991, p. 79.

Avertissement
Texte d'escorte où l'auteur dramatique s'adresse directement au lecteur, l'avertit de ses intentions, précise les circonstances de son travail, analyse son oeuvre, prévient d'éventuelles objections. Pavis 1987, p. 53.

Axe discursif
Grand courant qui semble traverser une oeuvre et la rattacher à d'autres du même type ou du même temps, et qui peut être décelé et analysé selon diverses approches critiques (esthétique, psychologique, sociologique, etc.). David et Lavoie 1995, vol. II, p. 5.

B

Baroque
Se dit d'un style caractérisé par la liberté des formes et la profusion des ornements. Robert 1991; Bourassa 1967, p. 81-85.

Bienséance
Conformité aux conventions littéraires, artistiques et morales d'une époque ou d'un public. Une des règles du classicisme : les moeurs du héros doivent être acceptables et les faits historiques vraisemblables; la réalité ne doit pas paraître sous des aspects vulgaires ou quotidiens; la sexualité, la violence et la mort sont refoulées hors scène. Pavis 1987, p. 56.

Bunraku
Théâtre millénaire des marionnettes d'Osaka, où un récitant, son livret posé devant lui, prend plusieurs voix, passant du parlé au chanté selon émotions et situations. Les manipulateurs recourent à une gestuelle furi, mimant le quotidien, ou à une gestuelle kata, stylisée et symbolique. Le spectacle Les Sept Branches de la rivière Ota, de Robert Lepage, comporte un épisode de Bunraku. Corvin 1991, p. 136-137; Bourassa, p. 64-68.

Burlesque
Forme de comique outré, employant des expressions triviales pour travestir des personnages et des situations héroïques; l'épopée burlesque apparaît en France au milieu du XVIIe s., et René-Louis Chartier de Lotbinière en signe une au Québec en 1666. La comédie burlesque du XXe s. s'en prend surtout, sur des canevas grotesques et parfois grivois, aux croyances et aux institutions, usant de techiques particulières, comme la ligne de fille et un personnage remplissant le rôle de faire-valoir (angl. : straight-man). Pavis 1987, p. 59-60; Robert 1991.

C

Canevas
Résumé ou scénario d'une pièce pour les improvisations des acteurs, en particulier ceux de la commedia dell'arte.Pavis 1987, p. 63.

Canular
Blague, farce, fausse nouvelle. Robert 1991.

Caractère
Trait propre à une personne qui permet de la distinguer des autres. Ensemble des traits physiques, psychologiques et moraux d'un personnage. Personne ou personnage considéré dans son individualité, son originalité, ses qualités morales. Les caractères constituent, selon Aristote, un des six éléments de la tragédie, avec le chant, l'élocution, la fable, la pensée et le spectacle. Pavis 1987, p. 63-64; Robert 1991.

Carnavalisation
Transformation spectaculaire d'un événement par le renversement total des situations habituelles (ex. : costumes et masques de luxe pour une fête populaire, personnage comique pour un rôle sérieux; au théâtre : Vie et mort du roi boiteux, de Jean-Pierre Ronfard).

Casting
Attribution des rôles - avec ou sans consultation d'agences spécialisées - d'après l'âge, la morphologie, la voix, la célébrité. Robert 1991. Voir distribution, dramatis personae et emploi.

Catastrophe
Dans la tragédie grecque, dernière des quatre parties de l'oeuvre, où le héros reçoit sa punition, généralement funeste. Correspond au dénouement, dans la tragédie classique. Pavis 1987, p. 66.

Catharsis
Effet de purgation des passions produit sur les spectateurs d'une représentation dramatique non distanciée. Robert 1991.

Césure
Repos à l'intérieur d'un vers, après une syllabe accentuée. Robert 1991.

Champ de coexistence
Phénomène d'intertextualité selon lequel un énoncé en suppose d'autres, se situe dans une série d'effets et de successions, et participe à une distribution de fonctions et de rôles. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6, n. 11.

Chant
Dans le théâtre grec, terme pour désigner le texte (poétique) de la choreia. (voir ce mot). Un des six éléments de la tragédie, selon Aristote, avec les caractères, l'élocution, la fable, la pensée et le spectacle. Dans le théâtre épique brechtien, on parle plutôt de songs.

Chiasme
Figure formée d'un croisement de termes (ex. : « J'ai langui, j'ai séché, dans les feux, dans les larmes », Phèdre, v. 690). Molinié 1992, p. 77.

Choreia
Dans le théâtre grec, intervention du choeur, faite de danse, de musique et de poésie. Cette dernière est la seule partie conservée de façon intégrale, mais les deux autres sont évoquées dans certaines indications scéniques ou partiellement connues grâce à des illustrations, pour l'une, et à des sonorités linguistiques, pour l'autre. Bourassa 1968, p. 48-52.

Chorégraphie
Terme, issu du théâtre grec où il désignait l'art de diriger les choeurs, utilisé depuis le début du XVIIIe s. pour désigner l'art de composer des danses et d'en régler les figures et les pas. Aujourd'hui employé pour désigner la mise en scène du théâtre gestuel.

Choeur
Groupe - ou groupes alternés - chargés d'intervenir collectivement, par le chant, la danse et le récitatif, dans le cadre d'un rituel ou d'un spectacle. Dans le théâtre grec, l'intervention des choreutes, dirigée par un coryphée, est dite choreia. Du choeur grec, et plus tard du choeur médiéval, se sont détachés les interprètes des rôles individualisés qui caractérisent le théâtre occidental. Bourassa 1968, p. 57-61.

Comédie
Action scénique qui provoque le rire par la situation des personnages ou par la description des moeurs et des caractères, et dont le dénouement est heureux. Une comédie de Molière, Tartuffe, fut en Nouvelle-France l'objet d'une mise en scène dont la présentation au public fut empêchée par une intervention épiscopale en 1694; une autre, Le Misanthrope, fut traduite en anglais et montée par le gouverneur huguenot Paul Mascarène à Port-Royal en 1743. Pavis, p. 76-82; Bourassa 1968, p. 37; Benson et Conolly, p. 388.

Comédie musicale
Comédie où l'intrigue, peu resserrée, sert de prétexte à une suite de chansons et de danses. La plus célèbre dont la musique ait été composée par un Québécois, Galt MacDermot, est Hair, créée en 1967.

Commedia dell'Arte
Genre de comédie dans laquelle, le scénario - ou canevas - étant seul réglé, les acteurs improvisaient. Voir arlequinade et pantalonnade. Robert 1991.

Connotation
Ensemble des valeurs subjectives variables d'un mot. Larousse 1995.

Console
Appareil progammé comportant les claviers, registres et moniteurs de la régie d'éclairage ou de son. Larousse 1995.

Contexte
Ensemble des circonstances qui entourent l'émission du texte linguistique et/ou de sa représentation, circonstances qui en facilitent ou permettent la compréhension. Pavis 1987, p. 95-96.

Contrepoint
Série de lignes thématiques ou d'intrigues parallèles qui se correspondent selon un principe de contraste. Pavis 1987, p. 96.

Convention théâtrale
Ensemble des présupposés idéologiques et esthétiques, explicites ou pas, qui permettent au public de recevoir correctement la pièce; entente selon laquelle cette dernière correspond à des normes connues et acceptées. Pavis 1987, p. 97-98.

Coryphée
Chef de choeur, dans le théâtre grec. Robert 1991.

Coulisse
Glissière permettant le déplacement des panneaux décoratifs qui sont généralement distribués en paire de chaque côté de l'espace de jeu, et qui ont pour double fonction de dissimuler les dégagements latéraux et d'accentuer l'effet de perspective créé par le cyclorama. Par métonymie: dégagement dissimulé derrière les panneaux. Robert 1991.

Cour
Côté droit de la scène, vue prise de la salle. Bouchard 1878, p. 74.

Couturière
Répétition où se font les retouches aux costumes. Par métonymie: dernière répétition avant la générale. Robert 1991.

Critique
Épistémologie, ou étude raisonnée d'un objet à partir d'un ou plusieurs critères servant de base à un jugement de valeur. Robert 1991.

Cyclorama
Toile peinte disposée sur un rouleau, et qu'on tire à la verticale pour créer un fond de scène, ou qu'on déroule à l'horizontale, en un mouvement continu, pour simuler un déplacement latéral. Le théâtre classique oblige trois types de fonds de scène : une terrasse de chateau pour la tragédie, une place publique pour la comédie, et un paysage de campagne pour la pastorale. Fam. : cyclo.

D

Décor
Arrangement de la scène en vue de donner aux spectateurs un référent spatial. On a aujourd'hui tendance à restreindre ce mot pour désigner un aménagement constitué de panneaux peints et de quelques objets, et à recourir à scénographie pour désigner le décor construit. Pavis, p. 107-109; Ubersfeld 1996, p. 23. Voir cyclorama et coulisse.

Décorum
Ensemble des règles qu'il convient d'observer pour tenir son rang sans une bonne société. Robert 1991.

Dégagement
Espace disponible, en dehors de l'aire de jeu, pour les entrées et sorties de personnages et les changements de décor et d'accessoires. Certaines scènes, conçues pour le cinéma, offrent peu ou pas de dégagements pour le théâtre. Voir hors-scène.

Deixis
Situation d'énonciation. Lieu et moment où locuteur et auditeur n'ont d'existence que par rapport au message transmis. Pavis 1987, p. 112-113.

Dénégation
Situation du spectateur qui subit l'illusion théâtrale, tout en ayant le sentiment que ce qu'il perçoit n'existe pas vraiment. Pavis 1987, p. 113-114.

Dénotation
Ensemble des éléments fondamentaux et permanents du sens d'un mot. Larousse 1995. Voir connotation.

Dénouement
Voir noeud.

Deus ex machina
Personnage - ou événement - dont l'occurence opportune ou l'intervention conclusive, aidée parfois de la machinerie scénique, permet à l'auteur de couper court au développement d'un scénario, de façon à éviter la catastrophe (ex. : apparition du Commandeur dans Dom Juan).

Diachronie
Évolution des faits linguistiques dans le temps. Robert 1991.

Dialecte
Variété régionale d'une langue. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 83; Robert 1991.

Dialectique
Utilisation discursive et actantielle de la contradiction dans la progression d'un discours. Pavis 1987, p. 117-118.

Dialogue
Entretien entre deux personnes. Ensemble des paroles qu'échangent les personnages d'une pièce de théâtre. Robert 1991.

Dialogisme
Caractère dialogué d'un texte non théâtral (ex. : procès-verbal d'un interrogatoire, échange de paroles dans un récit, etc.). En un sens élargi, le terme désigne la structure de toute fiction fondée sur un conflit entre deux polarités (ex : Horace, de Pierre Corneille).

Didascale
Nom donné en Grèce à celui qui enseignait un art, notamment l'art dramatique.

Didascalie
Instruction du didascale à ses interprètes. Ne se dit plus que des indications scéniques données hors texte, séparément des répliques. Voir indication scénique.

Diégèse
Imitation d'un événement en paroles, en racontant l'histoire sans représenter ses personnages. Pavis 1987, p. 122.

Discipline
Ensemble spécifique de connaissances qui a ses caractéristiques propres sur le plan de l'enseignement, de la formation, des mécanismes, des méthodes et des manières.

Discours
Mode d'appréhension du langage, considéré non comme structure arbitraire (langue), mais comme activité de sujets inscrits dans un système déterminé. Se dit d'une unité linguistique constituée d'une succession de phrases (linguistique textuelle), d'une unité de communication relevant d'un genre déterminé (théâtre), d'un système partagé dans un champ d'application (discours socialiste) ou de l'association d'un texte et de son contexte. Maingueneau, p. 28-29. Voir axe discursif.

Distanciation
Effet d'étrangeté par lequel l'acteur ou le metteur en scène tente d'éviter l'identification à un personnage ou à une situation en particulier. Effet obtenu par divers procédés de recul, comme l'adresse au spectateur, la fable épique, la mise à jour du gestus social, les songs, la technique à vue. Ubersfeld 1996, p. 31-32. Voir épique, gestus et song.

Distribution
Répartition des rôles. Se dit du tableau où sont présentés les personnages et leurs interprètes. Voir casting et dramatis personae.

Dithyrambe
Cantique lyrique à la gloire de Dionysos dont serait née la tragédie. Pavis 1987, p. 129.

Divertissement
Intermède dansé et chanté. Pavis 1987, p. 129.

Docudrame
Pièce qui n'utilise pour texte que des documents et des sources authentiques, généralement montés en rapport avec une thèse sociopolitique (ex. Tu faisais comme un appel, de Marthe Mercure). Pavis 1987, p. 408 ( théâtre documentaire ).

Dramaticité
Caractère de ce qui est dramatique; qualité d'une écriture, d'un espace ou d'un événement qui sont susceptibles d'être mis en scène. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 4.

Dramatis personae
Personnages ou protagonistes dont les noms figurent au générique d'une pièce. Voir casting et distribution.

Dramaturge
Auteur d'un texte dramatique (allemand dramatiker). Se dit aussi du dramaturgiste.

Dramaturgie
Art de la composition des pièces de théâtre. Technique ou poétique de l'art dramatique qui cherche à établir les principes de construction de l'oeuvre. Pavis 1987, p. 133-136.

Dramaturgiste
Spécialiste de la dramaturgie (allemand et anglais dramaturg). Intervenant auprès d'une compagnie théâtrale ou d'un metteur en scène, chargé de diverses questions relatives au texte (répertoire, adaptation, rédaction, traduction, documentation...). On dit généralement dramaturge ou conseiller dramaturgique.

Drame
Action scénique représentée par des personnages. Bourassa 1968, p. 35.

E

Écriture dramatique
Structure littéraire reposant sur quelques principes dramaturgiques : séparation des rôles, dialogues, tension dramatique, action des personnages. Pavis 1987, p. 140. Voir texte dramatique.

Écriture scénique
Façon d'utiliser l'appareil théâtral pour mettre en scène les personnages, le lieu et l'action qui s'y déroule. Pavis 1987, p. 140. Voir chorégraphie, mise en scène et texte scénique.

Édition critique
Établissement d'un texte définitif, établi d'après examen des manuscrits et des éditions autorisées du vivant de l'auteur, avec variantes et commentaires à l'appui. Voir philologie.

Effet de mise en évidence
Actualisation, mise au premier plan d'un phénomène faisant ressortir la structure artistique du message, libérant les automatismes de perception d'un objet soudain rendu insolite. Pavis 1987, p. 141. Voir focalisation.

Effet de réel
Effet qui intervient lorsque le spectateur a le sentiment d'assister à l'événement représenté, d'être transporté dans la réalité symbolisée et d'être confronté à un événement aussi vrai que nature. En opposition à l'effet d'étrangeté. Pavis 1987, p. 141-142.

Effet d'étrangeté
Effet qui survient quand l'objet montré est critiqué, déconstruit, mis à distance. Cet effet, en opposition à l'effet de réel, a pour conséquence de souligner la théâtralité. Pavis 1987, p. 142.

Élocution
Choix et ordre des mots du discours, façon de s'exprimer par figures. Un des six éléments de la tragédie, selon Aristote, avec les caractères, le chant, la fable, la pensée et le spectacle. Pavis 1987, p. 142.

Embrayeur
Unité, voire personne linguistique ( je , il ), dont la valeur référentielle dépend de l'environnement spatio-temporel de son occurrence. Il permet d'opposer les énoncés par rapport à la situation d'énonciation. Un auteur dramatique et un metteur en scène, dans la mesure où ils contrôlent tous les embrayeurs, peuvent être dits embrayeurs de voix plurielles. Maingueneau, p. 33-34; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 5.

Emploi
Classification des différents rôles en usage et qui revenaient de droit à un acteur, par contrat ou promotion, et dont il se faisait parfois un fief (jeune premier, jeune première, père noble, duègne, soubrette, etc.). On doit aux théâtres d'art la suppression de cette approche, remplacée par le casting. Bouchard 1878, p. 104-105. Voir casting.

Énonciation
Mise en fonctionnement de la langue dans un acte individuel d'utiisation, dont le produit est l'énoncé. Ce n'est pas le seul utilisateur, mais l'interaction qui est première (le monologue apparaît ainsi comme une variété du dialogue). Maingueneau, p. 36-37. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 82.

Enthousiasme
Transport divin, délire sacré par lequel, selon Platon, le poète est placé en état de démence pour faire place à la pensée divine. Robert 1991. Voir inspiration et pensée.

Épilogue
Discours récapitulatif à la fin d'une pièce. Pavis 1987, p. 144.

Épique
Se dit d'une fable dont le topos, tiré de la vie des hommes, est agrandi et traité de façon telle, notamment par des ajustements idéologiques, qu'il soit presque impossible pour le spectateur de s'identifier au héros ou à la situation. Opposé de tranche de vie. Ubersfeld 1996, p. 41-42.

Épisode
Chez les Grecs, partie composée de tirades ou de stichomythies et située - outre le prologue et l'exode - entre les interventions chantées et dansées du choeur. Pavis 1987, p. 145-146.

Espace dramatique
Construction imaginaire, par le lecteur et même le spectateur, de la structure spatiale du drame.

Espace scénique
Espace proposé sur scène par le scénographe et ses collaborateurs.

Esthétique
Philosophie du beau, distincte par son objet de celles du bon (éthique, ou morale), et du vrai (épistémologie, ou critique). Étude s'attachant à définir des critères de jugement en matière de poésie et d'art. Il existe une esthétique normative (jugement d'après des règles stylistiques particulières), et une esthétique descriptive (description des formes théâtrales situées par rapport à une sémiologie générale et à une théorie du discours. Pavis 1987, p. 152-153. Voir stylistique.

Euphémisme
Expression atténuée d'une notion dont l'expression directe, pour des raisons de bienséance, aurait quelque chose de déplacé (ex. : feu , pour désir sexuel, vers 680 de Phèdre). Robert 1991. Voir bienséance.

Exode
Chant choral de sortie.

Exposition
Informations fournies dès les premières scènes pour permettre que la situation soit évaluée et l'action comprise.

F

Fable
Suite de faits qui constituent l'élément narratif d'une oeuvre, agencement en système des faits racontés, logique des actions et syntaxe des personnages. Un des six éléments de la tragédie, selon Aristote, avec les caractères, le chant, l'élocution, la pensée et le spectacle. Robert 1991; Ubersfeld 1996, p. 41-42.

Fait social
Se dit des actes relatifs à un groupe d'hommes, conçu comme une réalité distincte, notamment les actes de langage. Robert 1991; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 4-5.

Farce
Comédie triviale souvent caractérisée par une tromperie, et se terminant tout aussi souvent par une bastonnade. Bourassa 1968, p. 37.

Fatalité
Force surnaturelle par laquelle tout ce qui arrive (surtout ce qui est désagréable), est perçu comme déterminé d'avance d'une manière inévitable. La fatalité est un moteur de la tragédie grecque. Robert 1991.

Féerie
Spectacle où apparaissent des personnages surnaturels (dieux et démons, fées et enchanteurs...), exigeant d'ordinaire des effets scéniques considérables. On offrit des extraits de l'opéra Vénus et Adonis (livret de Jean-François Deshayes, musique de Robert Desbrosses) à Québec en 1765. Pavis 1987, p. 167-168; Robert 1991.

Feux de la rampe
Appareils (bougeoirs, lampes, projecteurs...) éclairant la scène de bas en haut, à partir de la rampe. Voir ce mot.

Fiction
Forme de discours qui fait référence à un univers connu, mais à travers des personnes et à des événements imaginaires.Pavis 1987, p. 169-170; Ubersfeld 1996, p. 42.

Figure de rhétorique
Modes d'expression linguistique et stylistique de certaines structures de pensée dans le discours. Robert 1991 et David et Lavoie 1995, vol. II, p. 83.

Figure
Représentation par le langage (vocabulaire ou style). Robert 1991.

Focalisation
Action de mettre au foyer, de faire converger vers un point. Larousse 1995. Voir effet de mise en évidence.

Fonction
Ensemble des actions d'un personnage - voire d'un objet - considéré du point de vue de son rôle dans le déroulement de l'intrigue. Pavis 1987, p. 172. Voir modèle actantiel.

Four
Mauvaise pièce.

Fresnelle
Projecteur dont le pouvoir éclairant est augmenté par une lentille à échelons gradués. Robert II 1981, Fresnel. Voir projecteur.

G

Génétique
Étude des différents états d'un texte (plans, brouillons, versions, notes, sources et journal de bord). David et Lavoie 1995, vol. II, p. 3.

Gestuelle
Ensemble et mode des mouvements d'un acteur ou d'un spectacle. Ubersfeld 1996, p. 43.

Gestus
Concept d'origine brechtienne désignant, au-delà du simple geste, l'attitude des personnages les uns envers les autres; se situe entre l'action et le caractère. Pavis 1987, p. 183-184.

Grotesque
Comique caricatural, de type bizarre, burlesque ou fantastique, parfois absurde ou irréel. Terme ayant d'abord servi à caractériser les décorations de caveaux - ou grottes - étrusques découverts durant la Renaissance. Robert 1991; Pavis 1987, p. 185-186.

H

Happening
Spectacle qui exige la participation ou prévoit une réaction du public, et qui cherche à provoquer une création artistique spontanée, éventuellement collective. Larousse 1995.

Hémistiche
Moitié d'un vers, marquée par un repos ou césure. Robert 1991.

Héros
Type de personnage doué de pouvoirs hors du commun et pouvant se dresser pour ou contre la Cité; Ubersfeld 1996, p. 46. Personnage principal d'une oeuvre; Robert 1991. Voir antihéros.

Herse
Galerie lumineuse, généralement mobile, suspendue au-dessus de la scène, et permettant d'éclairer de haut en bas. Bouchard 1878, p. 132-133. Voir rampe.

Hors-scène
Espace où se déroulent ou sont censés se dérouler des événements qui sont en dehors du champ de perception du public. Il peut s'agir des coulisses d'où proviennent des effets spéciaux, d'une autre aire de jeu d'où l'action est retransmise de façon médiatique, ou d'un espace purement imaginaire. Pavis 1987, p. 193.

Hors-texte
Terme pour désigner le contexte et l'intertexte.Pavis 1987, p. 194.

Hypertexte
Texte numérisé, disponible sur disque compact ou sur internet, où des mots ont été programmés de façon à renvoyer à d'autres mots et textes, ou à des annotations et des illustrations. Larousse 1995

I

Icône
Signe visuel qui renvoie à l'objet qu'il dénote simplement en vertu des caractères qu'il possède. Pavis 1987, p. 195-196.

Identification
Travail de l'acteur et du spectateur pour adopter les attitudes et les sentiments d'un personnage dans un contexte théâtral donné. Ubersfeld 1996, p. 46-47.

Idéologème
Maxime qui est sous-jacente à un énoncé et dont le sujet circonscrit un champ de pertinence particulier. Angenot 1979, p. 99-100.

Idiolecte
Utilisation personnelle d'une langue par une seule personne. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 83 et Robert 1991.

Illocutoire
Voir acte de langage.

Illusion
Phénomène qui fait qu'on semble prendre pour réel et vrai, selon la convention d'un spectacle, ce qui n'est que fiction.Pavis 1987, p. 198-199; Ubersfeld 1996, p. 47.

Indication scénique
Instruction d'interprétation ou de production fournie par une didascalie ou un indice.

Indice
Indication scénique implicite, dans le corps du texte.

Inspiration
Théorie platonicienne selon laquelle, au moment de la création, la pensée d'un poète, placé pour lors en état de démence (de-mens), lui vient d'un dieu. Robert 1991. Voir enthousiasme et pensée.

Interdisciplinaire
Interaction existant entre deux ou plusieurs disciplines; cette interaction peut aller de la simple communication des idées jusqu'à l'intégration mutuelle des concepts directeurs, de l'épistémologie, de la terminologie, de la méthodologie, des procédures, des données et de l'organisation de la recherche et de l'enseignement s'y rapportant. Un groupe interdisciplinaire se compose de personnes qui ont reçu une formation dans différents domaines des connaissances (disciplines), ayant chacune des concepts, méthodes, données et termes propres.

Intertexte
Ensemble des fragments cités dans un corpus donné; relation d'ordre textuel résultant de la mise en présence de deux ou plusieurs discours de l'art ou de l'écriture. Maingueneau 1996, p. 51-52. Voir hors-texte.

Intertextualité
Phénomène selon lequel un texte - voire même une oeuvre d'art - semble se situer à la jonction de plusieurs discours dont il serait la relecture ou la reprise. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6, n. 11.

Intransitivité
Statut par lequel le discours dramatique se distingue de la parole commune en ce qu'il est une communication médiate et non réductible à un échange d'information. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 5, n. 8.

Intrigue
Ensemble des événements qui constituent le déroulement de la pièce. Suite de rebondissements, entrelacement de conflits ou d'obstacles, et moyens mis en oeuvre pour les surmonter.Pavis 1987, p. 208-209.

Ironie
Énoncé ou situation qui, au-delà de son sens manifeste, en cache un autre, différent et parfois opposé. Pavis 1987, p. 209-211.

Isotopie
Ensemble redondant de catégories sémantiques qui rend possible la lecture uniforme du récit. Fil directeur guidant le lecteur ou le spectateur dans sa recherche du sens et l'aidant à regrouper divers systèmes signifiants selon une perspective donnée. Pavis 1987, p. 211.

J

Jardin
Côté gauche de la scène, vue prise de la salle. Bouchard 1876, p. 143. Voir cour.

Jeu
Action libre, sentie comme fictive, située hors de la vie courante, accomplie selon des règles données, dans un temps et un espace expressément circonscrits. Au théâtre, le terme désigne aussi bien une forme médiévale de représentation et une démarche particulière dans l'enseignement des arts de la scène (jeu dramatique), que les modalités d'interprétation d'un acteur (jeu réaliste, jeu distancié, etc.). Pavis 1987, p. 213-217. Adj : ludique.

K

Kabuki
Forme traditionnelle du théâtre japonais, exclusivement masculine, caractérisée par la violence des intrigues et la somptuosité des costumes et des maquillages. La gestuelle, qui exprime le plus souvent les sentiments humains par la danse, l'emporte généralement sur le texte inaudible d'histoires déjà bien connues. Corvin 1991, p. 465-466.

Kyôgen
Intermède comique entre deux pièces de nô. Ë l'opposé de ce dernier, le kyôgen est centré sur le dialogue et le geste du quotidien. Corvin 1991, p. 483-484. Voir nô.

L

Lazzi
Élément mimique ou improvisé par l'acteur servant à caractériser comiquement le personnage. Pavis 1987, p. 220. Plaisanterie, moquerie bouffonne. Robert 1991.

Lecture
Au théâtre : Déchiffrement et interprétation des différents systèmes scéniques qui s'offrent à la perception du lecteur (texte dramatique) et du spectateur (texte scénique). La lecture peut être horizontale (syntagmatique) ou verticale (paradigmatique). Lire un texte, c'est établir des liens entre les variables productrices de sens et y importer des éléments interprétatifs susceptibles de tisser un texte dans le texte. Pavis 1987, p. 220-222.

Leitmotiv
Motif artistique ou littéraire récurrent, servant à annoncer un thème ou à signaler une répétition formelle (retour d'un mouvement, d'un énoncé, voire d'une assonance). Pavis 1987, p. 222-223. Plur. : leitmotive.

Littérarité
Caractère d'un texte considéré comme oeuvre littéraire; ce en quoi un texte se définit comme configuration d'éléments stylistiques et de valeurs différentielles (phonèmes, mots, rythmes, personnages, objets, lieux, etc.), réglés, implicitement ou explicitement, par les lois du système littéraire. Robert 1991; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 4, n. 4. Voir sous-littérature.

Locutoire
Voir acte de langage.

Ludique
Voir jeu.

Lumière noire
Rayonnement ultraviolet invisible, employé comme effet spécial pour provoquer dans l'obscurité la fluorescence de certains corps, notamment les étoffes blanches. Robert 1991.

M

Manteau d'Arlequin
Partie de la scène qui commence au rideau et se termine au premier plan des coulisses; autrefois décorée en forme de draperie de couleur rouge. Arlequin, à la Comédie-Italienne, faisait son entrée par cette fausse coulisse, où se trouvaient les loges de la direction et des acteurs. Drapé décorant le cadre de scène. Bouchard 1876, p. 161.

Marivaudage
Jeu galant avec les mots qui est à la fois le symptôme du désir et de l'hésitation à se compromettre du personnage marivaldien. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 94.

Mélodrame
Drame populaire, souvent accompagné d'une mélodie, caractérisé par l'invraisemblance de l'intrigue et des situations, la multiplicité des épisodes violents, l'outrance des caractères et du ton. Robert 1991.

Métalangage
Langage portant sur une langue ou un langage. Robert 1991.

Métaphore
Trope par lequel on utitise un mot pour un autre. Procédé de langage qui consiste dans un transfert de sens par substitution analogique. Robert 1991; Molinié, p. 213-216.

Métathéâtre
Théâtre portant sur le théâtre. Pavis 1987, p. 236.

Métonymie
Trope par lequel on désigne le tout pour la partie ou la partie pour le tout. Procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d'un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire. Molinié 1992, p. 217-218. Robert 1991.

Mime
Au sens premier, imitation directe d'une action, racontant une histoire par gestes. Le mime d'aujourd'hui se distingue de la pantomime en ce qu'il tend davantage, comme la danse, à se libérer d'une trop grande figuration, d'une trop grande référentialité, pour mettre l'accent sur la création de formes nouvelles, parfois abstraites. Pavis 1987, p. 240-241. Voir pantomime.

Mimésis
Imitation ou représentation d'une chose. Pavis 1987, p. 241-242.

Mimodrame
Action dramatique représentée en pantomime ou langage corporel. Bourassa 1968, p. 34.

Mise en abyme (ou abîme)
Insertion, au centre d'un blason, d'un motif représentant souvent un autre blason. Par extension : autoréflexivité, insertion d'une oeuvre dans une oeuvre (d'une pièce dans une pièce. Pavis 1987, p. 243-244.

Mise en scène
Ensemble des moyens d'interprétation scénique (scénographie, musique, jeu...); activité qui consiste à agencer ces moyens. Articulation entre le travail d'un maître d'oeuvre et celui de chacun des artistes qui concourent à l'oeuvre; transposition - et non traduction - d'une écriture dramatique en écriture scénique. Pavis 1987, p. 244-248; Ubersfeld 1996, p. 54-56.

Modalité
Marque de l'attitude du locuteur en face de ses énoncés (ex. : adhésion, distance). Pavis 1987, p. 249.

Mode ou style direct
Discours rapporté dans sa forme originale, sans terme de liaison, après un verbe de parole. Robert 1991.

Mode ou style indirect
Discours rapporté avec un terme de liaison après un verbe de parole, et pouvant comporter des transpositions de temps, de personne et de déictiques. Robert 1991.

Modèle ou schéma actantiel
Tableau proposé par Greimas et inspiré des structures traditionnelles de la phrase, répartissant les actants (d'un texte ou d'une séquence) dans six cases : sujet et objet, destinateur et destinataire, adjuvant et opposant. Pavis 1987, p. 23-25.

Monodrame
Drame dont les personnages sont présentés du point de vue d'un seul (ex. : Elseneur, de Robert Lepage; Ne blâmez jamais les Bédouins, de René-Daniel Dubois).

Monologue
Scène parlée, à un personnage; discours apparemment adressé à soi-même, ou à un auditoire dont on n'attend pas de réponse. Dans l'analyse du discours théâtral, il est considéré comme une une variété du dialogue (ex. : monologues d'Yvon Deschamps et de Sol. Maingueneau 1996, p. 57-58. Voir énonciation.

Montage
Se dit d'un collage de textes et, parfois, de la mise en scène.

Motif
Image visuelle ou sonore, modulée ou répétée, faisant partie d'un thème. Unité indécomposable de l'intrigue, qui consitue une unité autonome de l'action; Pavis 1987, p. 254-255.

Multidisciplinaire
Juxtaposition de disciplines diverses, parfois sans rapport apparent entre elles (ex. : musique + mathématiques + histoire).

Musique de scène
Contribution musicale à un texte scénique, pour annoncer et souligner une émotion, ou pour accompagner, voire même remplacer le texte dramatique. La première au Canada est une oeuvre de John Bentley, pour une arlequinade, The Enchanters, Or The Triumph of Genius, créée en pantomime à Montréal, en 1786. Kallmann et Potvin, p. 976.

Mystère
Action scénique d'ordre religieux - égyptienne, grecque, médiévale - et principalement rattachée à la vie des dieux sur terre. Bourassa 1968, p. 37.

N

Narration
Manière dont les faits sont relatés par un système, linguistique ou théâtral (en ce cas par une succession de gestes ou d'images scéniques).

Naturalisme
Représentation réaliste de la nature et du naturel.

Néologisme
Emploi d'un mot nouveau (ex. : song) ou dans un sens nouveau (ex : partition). Robert 1991.


Drame lyrique (mimé, chanté et dansé, avec choeurs et insruments), exécuté au théâtre, avec costumes et masques, sans décor. Comprend des sections de prose (kotoba) et de poésie (utai). S'inspire généralement de légendes et contes anciens du Japon, où ses acteurs sont le shité et le waki, le second étant une sorte de double ou de faire-valoir du premier. Bourassa, 1968, p. 35, 60-61 et 73-74; Banham 1988, p. 716-717. Voir kyogen.

Noeud
Ensemble des motifs qui dérangent l'immobilité de la situation initiale et qui entament l'action; Pavis 1987, p. 263. Point culminant entre les péripéties de nouement et de dénouement; Robert 1991. Voir péripéties.

Non-dit
Ce qui est chargé de sens mais non formulé de façon explicite. Robert 1991. Voir sous-texte.

O

Objet
Accessoire pouvant tenir lieu de tout décor ou même remplir une fonction actantielle. Une pièce québécoise publiée en 1924, La Lettre, féerie triste en un acte, d'Antonio Desjardins, est conçue pour un théâtre d'objets.

Objectif et superobjectif
Motivations qui, selon Stranislavski, structurent la stratégie globale d'un personnage. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 85.

Occurence
Apparition d'une unité linguistique dans le discours. Robert 1991.

Opéra
Drame lyrique, entièrement chanté, exécuté au théâtre avec décors et costumes. Bourassa, 1968, p. 33.

Opérette
Comédie lyrique, formée de chants et de dialogues ou pantomimes alternés, exécutée au théâtre avec décors et costumes. La première au Canada, une « comédie mêlée d'ariettes » intitulée Colas et Colinette, ou le bailli dupé, de Joseph Quesnel de la Rivaudais, fut écrite en 1789 et créée à Montréal l'année suivante. Halpenny et Trudel, p. 770-773.

Opsis
Ce qui est visible, livré au regard. Pavis 1987, p. 267.

Oratorio
Drame lyrique exécuté en concert sans décors ni costumes. Bourassa 1968, p. 34.

P

Pageant
Mot anglais tiré du moyen latin pagina, au sens de scène ou extrait de pièce. Se dit d'un spectacle formé de tableaux réunis par un lien dramatique et destiné aux fêtes populaires. Le Major Jean André, officier huguenot de l'armée britannique, a produit en 1778 le premier pageant d'Amérique du Nord : Meschinanza, écrit par le Général John Burgoyne en l'honneur de Lord Howe rappelé en Angleterre. On a reconstitué à Québec la bataille des Plaines d'Abraham en présence du prince William Henry d'Angleterre en août 1787. Webster 1965; Bordman 1987, p. 20.

Pantalonnade
Farce burlesque centrée sur le personnage de Pantalon, vieillard jaloux et dupé. On a présenté la pantalonnade Le Vieillard dupé en Nouvelle-France (Fort Niagara) en 1757. Robert 1991.

Pantomime
Spectacle composé des seuls gestes du comédien. Se distingue du mime en ce qu'elle vise plus souvent à amuser et qu'elle tient lieu de récit, avec force gestes, figuratifs et même réalistes, remplaçant une série de phrases. Pavis 1987, p. 271.

Parabase
Désigne, dans le théâtre grec, une avancée du choeur vers le public en vue de permettre au coryphée de lui transmette les opinions et les recommandations de l'auteur. Pavis 1987, p. 272.

Parade
Forme d'intervention théâtrale qui se fait à la porte des salles de spectacle ou en se dirigeant vers elles, pour attirer le public (ex. : défilés du Bread and Puppet et du Grand Cirque Ordinaire). Pavis 1987, p. 273.

Paradigme
Axe des substitutions. Ensemble des termes qui peuvent figurer en un point de la chaîne parlée. Voir syntagme.

Paraphrase
Développement explicatif d'un texte, qui n'en est parfois rien de plus que le déplacement ou le dédoublement synonymique des composantes.

Parataxe
Juxtaposition de phrases sans mot de liaison pour expliquer le rapport qu'elles ont entre elles. Larousse 1995.

Paratexte
Ensemble des énoncés qui entourent un texte. Maingueneau, p. 60.

Parathéâtre
Se dit de formes parallèles du théâtre, comme les pageants.

Parodie
Pièce ou fragment de pièce du genre burlesque où l'on travestit une ou des pièces nobles (ex. : Les Grenouilles d'Aristophane). Robert 1991; Pavis 1987, p. 274-275.

Partition
Relevé synchronique de tous les arts scéniques, de tous les codes ou tous les systèmes signifiants. Pavis 1987, p. 275-276.

Pathétique
Mode de réception du spectacle provoquant la compassion. Pavis 1987, p. 276-277.

Pathos
Émotion ou passion, amplifiée ou simulée, susceptible, par des techniques propres au théâtre, de susciter ou manipuler dans le public des sentiments naturels de pitié ou de terreur, en vue de provoquer la catharsis. Larousse 1995; Pavis 1987, p. 277.

Pensée
Ce qui dans le discours théâtral, selon Aristote, doit être produit par le langage et relève de la rhétorique, comme démontrer, réfuter, produire des émotions (telles que la pitié, la crainte, la colère, etc.). La pensée constituerait, avec les caractères, le chant, l'élocution, la fable et le spectacle, un des six éléments de la tragédie. Ce concept aristotélicien renverse une des théories platoniciennes de l'art. Voir enthousiasme et inspiration.

Performance
Expression artistique consistant à produire des gestes, des actes, un événement dont le déroulement temporel constitue l'oeuvre. Larousse 1995; Pavis 1987, p. 278.

Péripéties
Changement subit de situation dans une action dramatique ou scénique. Il y a des péripéties de nouement et de dénouement. Robert 1991.

Perlocutoire
Voir acte de langage.

Philologie
Étude d'une langue par l'analyse des textes (ex. : archaïsmes et créolisation dans Les Belles-Soeurs, de Michel Temblay). Études des textes à travers les différentes versions existantes. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 3. Voir édition critique.

Pièce à thèse
Voir thèse.

Pièce-bien-faite
Pièce brillante par la virtuosité de l'intrigue et l'agencement parfaitement logique de l'action. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 138; Pavis 1987, p. 289-290.

Pluridisciplinaire
Juxtaposition de disciplines plus ou moins voisines dans des domaines de la connaissance (ex. : français + latin + grec).

Polyphonie
Combinaison de plusieurs voix, de plusieurs éléments signifiants dans une action dramatique ou scénique.

Poursuite
Phare mobile destiné à projeter la lumière sur un personnage ou sur un objet en mouvement. Voir projecteur.

Pragmatique
Étude de la parole en ce qu'elle vise à agir sur les intervenants. Ubersfeld 1996, p. 67.

Praticable
Plate-forme généralement amovible, utilisée sur scène pour former des tréteaux, ou dans un espace vide pour monter une scène ou un estrade. Larousse 1995.

Pratique discursive
Expression employée pour souligner que le discours est une action sociale. Maingueneau 1996, p. 66-67.

Praxis
Action des personnages, action qui se manifeste dans la chaîne des événements ou fable. Pavis 1987.

Présupposé
Implications qui dépassent les simples énoncés explicites et se déduisent, par convention ou par association, de ce qui est visible ou énoncé. Pavis 1987, p. 124-125.

Projecteur
Phare dont les rayons sont réfléchis et projetés en faisceaux parallèles. Voir fresnelle , poursuite , réflecteur et spot.

Prologue
Partie de la pièce qui, chez les Grecs, précède l'entrée du choeur. Robert 1991.

Proscenium
Partie de la scène comprise entre la rampe et le cadre de scène.

Proxémique
Discipline étudiant le mode de structuration de l'espace humain : type d'espaces, distances observées entre les personnages, organisation de l'habitat. Pavis 1987.

Psychodrame
Technique d'investigation psychologique qui cherche à analyser les conflits intérieurs en faisant jouer un scénario improvisé à partir de quelques consignes. Pavis 1987.

Psychophysique
Qualifie l'étude des rapports entre les faits physiques et les sensations et sentiments qui en résultent; désigne notamment, chez Stanislavski, l'étude des motivations, intentions ou objectifs à exprimer à travers le corps entier. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 7-8 et 85-86.

Public
Terme désignant tantôt la clientèle d'un théâtre, voire d'un acteur, tantôt les occupants d'une salle. Le public peut faire l'objet d'une opération de marketing ou d'une étude de réception et de consommation de ce bien culturel qu'est le spectacle. Robert 1991.

Q

Quatrième mur
Dans le théâtre naturaliste : mur imaginaire séparant la scène de la salle. Pavis 1987, p. 209. Voir tranche de vie.

Quiproquo
Situation de méprise qui fait prendre un personnage - ou une chose - pour un autre. Pavis 1987, p. 211; Robert 1991.

R

Rampe
Galerie lumineuse qui borde la scène ou, le cas échéant, l'avant-scène, du côté de la salle. Bouchard 1878, p. 220-221. Voir feux de la rampe et herse.

Réalisme
Conception de l'art et de la littérature, selon laquelle on ne doit pas chercher à idéaliser le réel ou à en donner une image épurée. Robert 1991.

Réception
Attitude et activité du spectateur confronté au spectacle. Se dit également d'une séance d'accueil, faite de discours et de pièces de circonstance; la première écrite et offerte en Nouvelle-France, à Port-Royal, date de 1606, et la première au Québec de 1648. Pavis 1987; Robert 1991; Benson et Conolly, p. 299-300.

Récit
Fable (voir ce mot). Discours d'un personnage narrant un événement qui s'est produit hors scène (ex. : récit de Théramène, dans Phèdre, de Jean Racine). Pavis 1987, p. 325-326; Ubersfeld 1996, p. 70. Voir tirade.

Récitatif
Dans l'opéra ou la cantate, partie déclamée - et non chantée - dont le rythme et la métrique diffère du chant ou de la musique qui le précède ou le suit. Pavis 1987, p. 326-327.

Reconnaissance
Identification soudaine d'un personnage, grâce à un témoin ou à un souvenir; elle peut-être tragique (ex. : Oedipe Roi, de Sophocle), comique (L'École des femmes, de Molière), aussi bien que dramatique (ex. : Lucrèce Borgia, de Victor Hugo).

Redondance
Propriété des signes de réitérer l'information, en l'inscrivant notamment dans des systèmes signifiants différents (ex. : geste soulignant un mot). Pavis 1987, p. 327-328.

Réflecteur
Élément d'un projecteur; dispositif destiné à réfléchir la lumière au moyen de miroirs, de surfaces luisantes ou prismatiques. Se dit, par extension, du projecteur lui-même. Larousse 1995.

Régie
Organisation matérielle du spectacle selon un cahier de charge, ce à quoi on réduisait autrefois la mise en scène (mise en place). Emplacement où se trouvent les consoles d'éclairage et de son.

Répertoire
Ensemble des pièces jouées par un même théâtre (angl. : stock); ensemble des pièces d'un même style ou d'une même époque; ensemble des rôles qu'un acteur a interprétés ou qui sont dans son registre (angl. : study). Pavis 1987, p. 333.

Réplique
Réponse à un discours; riposte; texte dit par un personnage au cours d'un dialogue. Pavis 1987, p. 333.

Rhétorique
Terme alternativement employé pour désigner l'art de persuader, le catalogue des figures de style et les jugements d'école sur le discours artistique et littéraire. Molinié 1992, p. 5-21.

Rime
Disposition identique, à la finale, de mots placés à la fin de deux unités rythmiques. Les rimes sont dites féminines ou masculines, selon qu'elles sont terminées par e muet ou ne le sont pas. Elles peuvent être plates, croisées ou embrassées; pauvres si elles sont réduites à une sonorité vocalique finale (ex. : ami - pari), ou riches si elles comprennent au moins une voyelle et sa consonne d'appui (ex. : image - hommage). Elles sont intérieures si elles sont placées à l'hémistiche. Robert 1991.

Rituel
Séquence cérémonielle d'actions codifiées par des rubriques, se considérant elle-même dans l'ordre du vrai plutôt que du vraisemblable. Pavis 1987, p. 338-340.

Rôle
Parchemin enroulé. Ensemble des répliques d'un personnage.

S

Satire
Écrit, discours qui s'attaque à quelque chose, à quelqu'un, en s'en moquant. Robert 1991.

Saynète
Petite comédie bouffonne, à mi-chemin entre l'opérette et la chanson comique; genre tiré du théâtre espagnol. Bouchard 1878, p. 235.

Scène
Terme désignant l'espace de jeu et ses dégagements, par rapport à la salle où se tient le public. Partie, division d'un acte où il n'est prévu aucun changement de personnages. Voir acte et tableau.

Scénographie
Art de l'organisation de l'espace théâtral. Ensemble des éléments (toiles peintes, praticables, mobilier...) qui déterminent cet espace. Larousse 1995, à décor et scénographie. Voir décor.

Sémiosis
Opération qui, en instaurant une relation de présupposition réciproque entre un signifiant et un signifié, consiste à produire des signes. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 7, n. 13. Voir signe.

Sémiotique
Science des signes qui étudie les éléments différenciateurs (ou paradigmes, contribuant au sens par la différence) et les combinaisons avérées de tels éléments sur le plan syntaxique. Tout ensemble signifiant, comme un texte dramatique ou un texte scénique, est dès lors analysable. David et Lavoie1995, vol. II, p. 6-7. Voir signe.

Séquence
Terme de narratologie : suite orientée de fonctions; un segment formé de plusieurs propositions qui donne au lecteur l'impression d'un tout achevé, d'une histoire, d'une anecdote. Correspond à la division en scènes dans la dramaturgie classique, alors que la macroséquence correspond à la division en actes. Les microséquences sont des fractions du temps théâtral (textuel ou représenté) au cours de laquelle se passe quelque chose qui peut être isolé. Pavis 1987, p. 357.

Signe
La plus petite unité de sens, provenant de la combinaison d'un signifiant et d'un signifié. En sémiotique théâtrale, le plan du signifiant est constitué de matériaux scéniques, y compris le grain de la voix, alors que le plan du signifié est le concept, la représentation ou la signification qu'on attache au signifiant. Pavis 1987, p. 358-359; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6. Voir sémiosis et sémiotique.

Situation d'énonciation
Lieu et circonstances de production d'un acte d'énonciation, tant dans la lecture du texte dramatique que dans la mise en scène. Pavis 1987, p. 361-362.

Situation dramatique
Ensemble des données textuelles et scéniques dont la connaissance est indispensable à la compréhension du texte et de l'action. Pavis 1987, p. 363-364.

Sociocritique
Méthode d'analyse des textes qui se propose d'examiner le rapport du texte au social. Pavis 1987, p. 364-366; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 5.

Sociodrame
Technique inspirée de la création collective théâtrale et employée en thérapie de groupe. Robert 1991.

Sociolecte
Langue propre à un groupe donné (ex. : joual).

Soliloque
Discours d'une personne qui se parle à elle-même; monologue intérieur. Discours d'une personne qui, en compagnie, est seule à parler ou semble ne parler que pour elle. Robert 1991.

Song
Intervention chorale, dans le théâtre brechtien. Voir chant.

Sous-littérature
Écrits qui sont signes (c'est-à-dire transitifs) plus que textes, et situés à l'intérieur de l'idéologie plutôt que contre. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 4, n. 4. Voir intransitivité et littérarité.

Sous-texte
Ce qui n'est pas dit explicitement dans le texte dramatique, mais ressort de la façon dont le texte est interprété par le comédien. Pavis 1987; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 86. Voir non-dit.

Spectacle
Ce qui s'offre au regard (performance aussi bien que représentation). Un des six éléments de la tragédie, selon Aristote, avec les caractères, le chant, l'élocution, la fable et la pensée. Pavis 1987, p. 142.

Spectateur
Voir public , deuxième acception.

Spot
Petit projecteur, à faisceau lumineux étroit, destiné à éclairer un acteur ou une partie du décor. Voir projecteur.

Stichomythie
Dialogue de tragédie où les interlocuteurs se répondent vers pour vers. Robert 1991.

Stylistique
Étude des effets de style qui marquent une pièce dans sa réalité théâtrale, effets qui relèvent d'une poétique de l'écriture scénique et dramatique. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 4. Voir esthétique.

Sublime
Catégorie esthétique qui désigne un sentiment faisant sortir celui qui l'éprouve des limites habituelles de sa perception du beau, pour le conduire vers la grandeur ou l'horreur. Ubersfeld 1996, p. 80.

Suspense
Moment ou passage de nature à faire naître un sentiment d'attente angoissée; caractère de ce qui est susceptible de provoquer ce sentiment. Voir attente.

Symbolisme
Mouvement artistique et littéraire qui, en réaction contre le naturalisme, s'efforça de fonder l'art sur une vision spirituelle du monde, traduite par des moyens d'expression métaphoriques.

Synchronie
Ensemble des faits linguistiques considérés comme formant un système à un moment déterminé de l'évolution d'une langue. Robert 1991.

Syntagme
Axe des combinaisons. Ensemble de termes formant une unité dans une organisation hiérarchisée de la phrase. Robert 1991; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6. Voir dénotation.

T

Tableau
Division d'un texte dramatique ou scénique, fondée sur un changement d'espace ou d'espace-temps. Constitue une alternative à l'acte ou à la scène (voir ces mots). Bertolt Brecht a revalorisé ce type de découpage (ex : Mère Courage, en 12 tableaux). Pavis 1987, p. 381-382; Ubersfeld 1996, p. 80-81.

Tableau vivant
Technique de production où les acteurs, immobilisés dans une pose expressive, ont des attitudes de personnages de peinture ou de photo (ex. : arrêt sur la Mona Lisa, dans Vinci, de Lepage). En vogue dans le drame et le mélodrame, pour les épisodes qu'on ne pouvait jouer (scènes de champ de bataille), pour fixer des images saisissantes (reconnaissances, surprises de coupables), ou pour contourner l'interdiction de jouer certaines scènes sacrées (dernière Cène, mort du Christ). Diderot a favorisé des tableaux animés et muets. Bouchard 1878, p. 257-258; Pavis 1987, p. 382-383.

Temporalité
Caractère de ce qui existe dans le temps. Robert 1991.

Texte-à-dire
Texte dramatique, sans les indications scéniques.

Texte dramatique
Écrit où la théâtralité est explicitement inscrite. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6. Voir écriture dramatique.

Texte dramatisable
Écrit dont la théâtralité involontaire provient d'une analogie de structure avec le texte dramatique, comme le dialogisme d'un roman, la relation scène-salle d'une cour de justice, voire le rituel litanique du bottin téléphonique. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6.

Texte scénique
Produit de la mise en scène, qu'elle ait été produite ou non à partir d'un texte dramatique. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 6. Voir écriture scénique.

Théâtralité
Caractère de ce qui est théâtral; ce en quoi une écriture, un espace ou un événement se définissent comme configuration d'éléments stylistiques et de valeurs différentielles (costumes, personnages, objets, etc.), réglés, implicitement ou explicitement, par les lois du système théâtral. On peut parler de la théâtralité d'un costume judiciaire, d'un lieu sacré, d'un masque primitif... Pavis 1987, p. 395-397; David et Lavoie 1995, vol. II, p. 4.

Théâtre à thèse
Voir thèse.

Théâtre dans le théâtre
Voir mise en abyme.

Théâtre documentaire
Voir docudrame.

Théâtre total
Action scénique ouverte à tous les arts (ex. : Le Livre de Christophe-Colomb, de Paul Claudel. Bourassa 1968, p. 38.

Théâtrologie
Étude du théâtre dans toutes ses manifestations et sans exclusive méthodologique. Pavis 1987, p. 415-416.

Thème
Sujet, idée, proposition qu'on développe dans une oeuvre. Le thème se détaille en motifs. Robert 1991.

Thèse (théâtre à)
Pièce qui illustre une proposition ou théorie particulière que l'auteur propose au public (ex. : existentialisme). Pavis 1987, p. 397-398.

Tirade
Longue suite de phrases récitées sans interruption par un personnage (ex. : tirade du nez, dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand).

Topos
Proposition générale ayant statut de lieu commun. David et Lavoie 1995, vol. II, p. 5, n. 9.

Tragédie
Action scénique dont les péripéties sont mues par la fatalité et dont le dénouement est généralement funeste. La première présentée en Nouvelle-France fut Héraclius de Pierre Corneille, en 1651, du vivant de l'auteur.

Tragi-comédie
Tragédie dont l'action est romanesque et le dénouement heureux. Une tragédi-comédie française non identifée fut offerte en Nouvelle-France en 1639; la plus célèbre, Le Cid de Corneille, en 1645.

Trame dramatique
Intrigue, entrelacement des péripéties dont le système peut être mis à jour par l'élaboration d'un modèle actantiel.

Tranche de vie
Objectif du théâtre réaliste, selon lequel une pièce doit être jouée comme un événement quotidien, sans distanciation, sans stylisation. Voir quatrième mur.

Transdisciplinaire
Mise en oeuvre d'une axiomatique commune à un ensemble de disciplines (ex. : l'anthropologie considérée comme la science de l'homme et de ses oeuvres.

Trope
Figure, dans un segment de discours - artistique ou littéraire - , par laquelle on renvoit à un sens qui n'est pas habituel, qu'il soit indiqué ailleurs ou pas dans le discours en question. Molinié, p. 329.

U

Unité d'action
Caractère d'une pièce dont la matière narrative s'organise autour d'une fable principale à laquelle les intrigues annexes sont logiquement rattachées. Les romantiques ont maintenu la nécessité classique de l'unité d'action. Pavis 1987, p. 431-432.

Unité de lieu
Caractère d'une pièce qui, suite à une mise en question des mansions présentées en parallèle sur les praticables médiévaux, se déroule dans un seul espace scénique. Les romantiques ont mis en question cette règle de la Renaissance, mais elle est quand même souvent respectée (ex. : C'était avant la guerre à l'Anse-à-Gilles, de Marie Laberge).

Unité de temps
Caractère d'une pièce dont l'action dramatique se déroule sur une durée ne dépassant pas celle de la représentation, ou celle d'une révolution du soleil. Les romantiques ont également mis en question la nécessité classique de l'unité de temps, mais elle est, elle aussi, souvent respectée (ex. : Les Reines, de Normand Chaurette).

V

Variétés
Spectacle présentant diverses attractions (chansons, danses, etc). Larousse 1995.

Vaudeville
Comédie de chansons, acrobaties, danses et monologues, dont on fait remonter l'histoire à un recueil de chants populaires, les Vaux-de-Vire de Jean Le Houx (1576). Souvent chargé d'incidents burlesques, de quiproquos, de reconnaissances, etc. Bouchard 1878, p. 290-291; Ubersfeld 1996, p. 87.

Virtuel
Se dit d'une image dont les points se trouvent sur le prolongement des rayons lumineux (1858), de la simulation d'un espace réel par des images de synthèse, d'une création qui n'a d'autre réalité que sur écran cathodique. Larousse 1995.

Vraisemblance
Caractère par lequel les actions, les personnages et les lieux représentés sont perçus par le public comme une imitation de la réalité et non comme une réalité vraie ou surnaturelle. Degré d'atteinte de cette imitation.

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